Forte recrudescence des vols d'engins de chantier
Le premier cas, le plus courant, concerne des vols simples, effectués par les voleurs à l'échelle régionale. Les engins volés sur chantier sont stockés dans des entrepôts le temps d'être reconditionnés (nettoyés, révisés...) pour utilisation directe ou avant revente.
Dans le second cas, qui s'applique le plus souvent aux camions et aux utilitaires, l'objet du vol est la revente de pièces détachées. Les voleurs opèrent une fois encore localement, très rapidement, le plus souvent la nuit : désossage, conditionnement, trafic, le tout en un tour de main. Là encore, le délai d'intervention est stratégique pour mettre la main sur les voleurs ; lors des interventions, les forces de l'ordre retrouvent non seulement le véhicule, mais aussi d'autres matériels, engins et équipements déclarés volés.
Dans le dernier cas, qui touche des matériels de plus grande valeur, les voleurs maquillent délibérément leur butin dans l'objectif d'un trafic à l'international. L'envergure de ces opérations est beaucoup plus significative que dans les deux premiers cas. Dans les deux derniers cas, même si les affaires sont plus délicates à résoudre, ce sont les plus « juteuses » sur le plan judiciaire ; en effet, elles permettent de lever des filières organisées et donnent lieu à des flagrants délits, relevant parfois des Assises.
En 2007, près de 70 % des PME ont déclaré un vol significatif. Les petits engins (minipelles, compresseurs...) sont les plus convoités mais des pelles ou des engins de levage disparaissent également (46 % des vols et dégradations volontaires surviennent le weekend). Pour chaque PME, le bilan annuel est un coût de 10 000 € à 15 000 € par an. Entre 2000 et 2005, un quart du nombre et du coût moyen des sinistres déclarés au titre du contrat « tous risques chantiers » concernaient des actes criminels ; en 2006-2007, cette proportion est passée à 45 %.
Bruno Poulard