Lutte contre la légionellose : Un kit d’aide à la décision pour les prescripteurs du bâtiment
Le nombre de cas de légionellose croît chaque année, faisant de la lutte contre cette affection des voix respiratoires, mortelle dans 14 % des cas, un problème de santé publique. Un rapport du Comité Supérieur d’Hygiène Publique de France[1] et une circulaire DGS[2] ont ainsi permis de préciser les recommandations qui permettent d’assurer une meilleure salubrité des réseaux et de préserver la qualité des eaux potables vis à vis de la prolifération des légionelles.
Ces recommandations officielles s’appuient sur des études scientifiques, et sont confirmées par le rapport KIWA[3] de février 2003, qui fait actuellement référence en la matière et désigne le cuivre comme le meilleur choix de matériau pour limiter la colonisation bactérienne des réseaux de distribution d’eau sanitaire.
Les prescripteurs face à l’enjeu de la gestion des risques
Les acteurs du bâtiment sont parfois peu ou mal informés des « bonnes pratiques » qui permettent de limiter les risques de légionellose. Une méconnaissance qui peut les entraîner à négliger l’importance du choix du matériau des canalisations des réseaux de distribution d’eau sanitaire. Le cas du nouvel hôpital civil de Strasbourg l’illustre parfaitement : au moment de choisir le matériau des canalisations d’eau chaude sanitaire de l’hôpital, le bureau d’études avait préconisé des matériaux de synthèse, à l’étonnement du maître d’ouvrage et de l’entreprise chargée du chantier, IMHOFF. M. Idoux, son directeur, confie à ce propos : « Lorsque l’on construit un hôpital, il faut anticiper au maximum les risques futurs, car en cas de problème la jurisprudence rend l’installateur responsable ».
Le cas de l’hôpital civil de Strasbourg
Spécialiste des canalisations pour le transport de l’eau chaude, IMHOFF a su alerter à temps le bureau d’études sur les problèmes qui peuvent être rencontrés avec les canalisations en matériaux de synthèse lors des chocs thermiques, méthode couramment utilisée pour désinfecter les réseaux de distribution d’eau sanitaire. « Nous avons mis le bureau d’études en face de ses responsabilités », explique M. Idoux, qui confie également avoir dû envoyer plusieurs courriers en recommandé.
Composé de dizaines de kilomètres de tubes de cuivre, le réseau du nouvel hôpital est aujourd’hui entièrement sécurisé et parfaitement conforme à la réglementation sanitaire en vigueur. « Outre leur conductivité thermique hors du commun, qui est déterminante pour la désinfection par chocs thermiques, les canalisations en cuivre garantissent également une imperméabilité totale du réseau final », ajoute M. Lecas, technicien de l’hôpital. Des performances que le bureau d’études n’avait pas suffisamment prises en compte…
Un kit d’aide à la décision pour les donneurs d’ordre du bâtiment
Partant de ce constat et pour anticiper de telles situations, le Centre d’Information du Cuivre fournit aujourd’hui des données objectives à tous les prescripteurs du bâtiment, au moyen d’un kit d’aide à la décision. En 4 fiches de référence, il fait le point sur les textes officiels en vigueur et les études parues sur la question.
Contenus du kit de la campagne
Fiche 1 : Synthèse des textes actuellement en vigueur,
- Le rapport « Gestion du risque lié aux légionelles » du CSHPF (nov. 2001) - Alertée par l’augmentation des cas de légionellose, la Direction Générale de la Santé a commandé un rapport au Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France. Paru en novembre 2001, le rapport indique : « Parmi les matériaux utilisés dans les réseaux de distribution, la colonisation est moindre pour le cuivre et plus importante lors de l’utilisation de certains caoutchoucs synthétiques et du PVC ».
- La circulaire DGS du 22 avril 2002 - La circulaire DSG fait suite aux recommandations du CSHPF. Elle rappelle que les réseaux d’eau chaude représentent une source potentielle d’infection bactérienne et souligne « l‘action bactéricide du cuivre ». Ses recommandations ont valeur réglementaire.
Fiche 2 : Les tableaux comparatifs annexés à la circulaire de la DGS
- Le premier tableau compare les avantages et inconvénients des différents matériaux de canalisation en matière de prévention de la prolifération des légionelles. Il recommande le cuivre, seul matériau ayant la propriété de limiter la formation du biofilm, qui joue un rôle essentiel dans la prolifération des légionelles.
- Le deuxième tableau fait état de la compatibilité entre les produits de nettoyage internes des canalisations et les matériaux constitutifs des installations d'eau chaude sanitaire ; il en ressort que le cuivre est compatible avec tous les produits de nettoyage (à l’exception de l’acide nitrique).
- Le troisième tableau reprend les matériaux des installations d'eau chaude sanitaire et analyse leur compatibilité avec les produits de désinfection. Il confirme que le cuivre est compatible avec tous les produits et traitements de désinfection et qu’il est efficace dès 50°C pour les chocs thermiques (60°C pour les autres matériaux).
Fiche 3 : Synthèse du rapport KIWA (réf. KWR 02.090) de février 2003
- Le Kiwa (organisme de certification néerlandais, l’un des principaux centres d’expertise européens dans le domaine de l’eau) a réalisé une simulation à échelle réelle, permettant d’étudier l’influence des matériaux sur l’écosystème des réseaux de distribution d’eau sanitaire. Les résultats montrent que le cuivre est le matériau le plus efficace pour lutter contre la prolifération des légionelles : c’est dans l’eau des canalisations en cuivre que l’on détecte le moins de légionelles.
Fiche 4 : Notes explicatives sur le biofilm et la légionellose
- La légionellose est une affection des voies respiratoires provoquée par un germe appelé Legionella pneumophila. Ces légionelles prolifèrent en cas de stagnation d’eau entre 25 et 55°C et présence de biofilm. L’homme s’infecte en inhalant des aérosols d’eau contaminés.
- Le biofilm est un dépôt qui se forme sur les parois internes des canalisations. Il joue un rôle clé dans le développement de la flore microbienne des réseaux de distribution d’eau sanitaire : l’intégration d’organismes pathogènes dans le biofilm a en effet pour conséquence de protéger les bactéries de l’action des traitements d’entretien habituels.
[1] Rapport du CSHPF, nov. 2001.
[2] Circulaire DGS/SD7A/SD5C-DHOS/E4 n°2002/243 du 22 avril 2002.
[3] Organisme de certification néerlandais.
Pour plus d'information :
CICLA – Centre d’Information du Cuivre - 17, rue Hamelin - 75016 PARIS - Tél : 01 42 25 25 67