L'idée d'un pacte de stabilité privé-public de l'éolien lancée
Soumis à des incertitudes économiques, juridiques et politiques, l'éolien dispose d'un potentiel fort selon une étude prospective sur le développement de l’éolien en France de l’institut pour l’innovation et la compétitivité i7 de ESCP Europe. Selon eux, l’éolien n’occupe pas encore dans le paysage contemporain français, notamment institutionnel, la place qui doit lui revenir. Dans cette optique, l'étude propose d'élaborer rapidement un pacte privé-public de l’éolien, portant sur la recherche et l’innovation, ainsi que sur l’investissement et l’emploi.
Développer l'emploi
« A cette condition, l’éolien pourra s’inscrire harmonieusement dans le cadre de la politique énergétique comme de la politique industrielle française et européenne » précise l'étude. Avec un prix de 82 €/MWh, qui est appelé à diminuer, l’éolien terrestre est déjà compétitif. Deux facteurs premiers conditionnent le développement de l’éolien pour tenir le cap qui lui est imparti dans la transition énergétique, remarque l'étude. « La stabilité des conditions d’achat de l’électricité est essentielle pour un engagement de moyen et à long terme des acteurs de l’industrie » précise-t-elle.
Grâce à ce pacte, « les activités industrielles et de services de la filière éolienne, génératrice d’emplois, pourront se déployer sous l’égide d’entreprises françaises et européennes ». En effet, il est annoncé que « la production d’1MW conduit à l’emploi direct de 1,4 personne en France (contre 1,1 sur une moyenne mondiale), soit plus de 10 000 personnes en 2012 ». Cette caractéristique française résulte notamment de la densité de l’emploi industriel et de synergies effectives avec d’autres secteurs et filières.
La chaîne de valeur va-t-elle rester en Europe ?
Ce tissu industriel dense est composé de PME et de filiales de grands groupes industriels européens. Les compétences les plus diverses sont requises, en matière d’ingénierie, de génie civil, de BTP, de levage et transport, d’écologie, d’architecture et de design, d’acoustique et d’éthologie, de financement et de gestion de projet, etc. Le sujet est donc de savoir si la chaîne de valeur va ou non rester en Europe, à l’heure où l’industrie européenne reste dominante, tout en ayant perdu du terrain face à la Chine et les Etats Unis.
« L’éolien n’est pas seulement une technique, il est aussi une culture, qui laisse une large place au design dans son sens global et qui participe de la vaste transformation économique et sociale que connaît notre société, du point de vue de la technologie, de l’écologie, du processus de décentralisation croissant et de la responsabilisation des citoyens » fait valoir l'étude.
B.P