« Tu veux que je vive en usine, mais moi, je suis une vache, je ne suis pas une machine », scandent en rythme de drôles de vaches à l’allure humaine. Derrière cette parodie du clip Blurred Lines de Robin Thicke, des représentants de la Confédération paysanne, des écologistes et des associations de défense des animaux, rassemblés sous le collectif « Vache en colère », entendent créer le buzz pour alerter l’opinion publique. Leur cheval de bataille : contrer le nouveau projet de ferme industrielle de Michel Ramery, à la tête d’une entreprise de BTP dans la Somme.

11 millions d'euros d'investissement

Cette étable, surnommée « la ferme des 1000 vaches » en raison de son gigantisme doit être implantée à Drucat-le-Plessiel, près d’Abbeville (80). Elle a déjà coûté près de 11 millions d’euros à son promoteur qui compte bien la rentabiliser en multipliant par deux le volume de lait produit tout en abaissant au maximum le prix de revient. 

Mais les associations craignent qu’une telle installation soit à la fois néfaste pour l’environnement (en raison des rejets des animaux), pour la santé et le bien-être des animaux, pour la profession et pour les riverains alentours. Un arrêté préfectoral a déjà limité à 500 le nombre de vaches laitières autorisées dans cette ferme, tant que la surface d’épandage des déjections n’est pas suffisante. Une proposition insuffisante pour les associations. Elles demandent un moratoire sur ce projet et veulent interdire les élevages au delà d’une certaine taille. Le collectif « Vache en colère » appelle à la mobilisation partout en France. Le prochain rassemblement est prévu ce jeudi 9 janvier à la préfecture d’Arras.

Claire Thibault