Le Poitou-Charentes accueille le premier lycée 100% énergies propres
Un lycée sans énergie fossile
Mais au fait, qu'est-ce qu'un bâtiment à énergies propres ? C'est tout simplement celui qui ne recourt à aucune énergie fossile, ni gaz ni fuel donc. Quand on sait que ce lycée compte deux cuisines pédagogiques – pour une surface totale de 16.000 m2 – on imagine bien l'importance des consommations sollicitées par toutes les installations techniques et sanitaires. Le secret ? "Les architectes ont cherché à réduire les besoins en développant des principes bioclimatiques , en ajoutant notamment un atrium, des épaisseurs d'isolant allant de 20 à 26 centimètres ainsi que des toitures végétalisées sur certains bâtiments". Pour "recanaliser" l'énergie, il a fallu en outre réutiliser l'énergie produite par un système d'échangeurs et une ventilation double-flux.
Elève modèle section écologie
Côté énergies renouvelables, le lycée n'est pas en reste : un réseau de chaleur fonctionnant au brûlage de déchets permettant d'alimenter 9.000 logements attenants, un ballon d'eau chaude de 1.000 m3 pour stocker la chaleur, un système à inertie fait de deux "micro-cogénérations" à huile végétale pure produisant chacune 88 kW, l'une en continu pour les cuisines et l'autre en période de grand froid... On l'a compris les solutions retenues sont avant tout technologiques. Ajoutez des capteurs photovoltaïques sur 900 m2 et une électricité revendue à qui vous savez, et vous avez là l'élève modèle architectural, section écolo. "L'objectif n'est pas de produire plus d'énergie que le bâtiment n'en consomme", note François Obrecht. Ainsi l'énergie solaire équivaut simplement "au nécessaire en complément de la chaudière en cogénération".
Plaine verte pour contemplation
"Le règlement de ZAC imposant que les bâtiments soient alignés sur la rue, il restait au centre un espace important, environ trois hectares de terrain vaste. Cela a permis d'écarter le CDI des nuisances sonores et de mettre le restaurant pédagogique en retrait. Cela a surtout permis de concevoir une plaine naturelle d'herbes folles". Conçue par l'agence Anouk Debarre, cette plaine a reçu ses premières préplantations dès 2006. Filant en légère pente vers des parkings bitumés en contre-bas, cette plaine acceuille des noues – sortes de fossés – en rocher un peu creux afin de faciliter "le ravinement des eaux, progressivement absorbées par la terre. Ce qui permet de rejeter moins d'eau dans le réseau de la ZAC et de réalimenter les nappes". Depuis le bâtiment principal, le CDI et les chambres d'internat, la vue doit inviter à la contemplation : toitures végétalisées et plaines vertes en contrebas, écrin de nature. Un rêve de cadre de vie estudiantine.
Voir le blog du projet : blogs.poitou-charentes.fr/kyoto
Laurent Perrin