L'Ademe imagine l'avenir à l'horizon 2030 et 2050
Cet exercice identifie une voie possible pour la transition énergétique en France, répondant aux enjeux environnementaux et identifiant les adaptations nécessaires de l’outil de production d’énergie français et les filières de croissance verte. Il démontre qu’une dynamique forte et globale en faveur de modes de production et de consommation plus durables est concrètement possible à mettre en œuvre et que ses impacts positifs s’étendent au-delà du domaine de l’environnement : déficit commercial, indépendance énergétique, précarité énergétique, qualité de l’air, etc.
Ce travail montre enfin un chemin qu’il est possible de suivre pour atteindre l’objectif d’une division par quatre de nos émissions de CO2 en 2050. L’ADEME a réalisé cet exercice prospectif à deux horizons temporels différents, 2030 et 2050, sur l’ensemble des secteurs : « Bâtiments et organisation urbaine », « Transport et mobilité », « Alimentation, agriculture, sols et forêt », « Procédés industriels » et « Energies renouvelables ».
Le scénario à l’horizon 2030
L’ADEME a établi un scénario à la fois ambitieux et réaliste d’évolution de la demande énergétique et de la production d’énergie renouvelable. Elle a pour cela identifié l’ensemble des postes de dépenses énergétiques et des gains possibles à un niveau de détail très fin afin de construire une évolution souhaitable des usages et des consommations d’ici 2030.
Elle a ainsi déterminé les potentiels atteignables en termes d’efficacité énergétique, de sobriété et de substitutions, leur faisabilité économique, et les mesures souhaitables pour mettre en œuvre la transition énergétique dans toutes les branches d’activités (filières industrielles, types de véhicules).
Ainsi au cours des deux prochaines décennies, le scénario montre qu’il est possible de réduire de 20% notre consommation énergétique finale d’ici 2030 par rapport à 2010 ; de monter à près de 35% la part des ENR dans notre consommation d’énergie finale ; et de baisser nos émissions de CO2 de 33%.
Le secteur du bâtiment est déterminant pour la réalisation de ces objectifs à l’horizon 2030 avec la nécessité de rénover 500 000 logements par an et d’en construire 350 000 sobres en énergie.
Le scénario à l’horizon 2050
Le deuxième scénario réalisé est normatif, c’est-à-dire que l’ADEME s’est fixée comme exigence le facteur 4, soit la division par 4 de nos émissions de CO2 en 2050. Dès lors, l'agence a identifié ce que pourrait être la France à cette échéance en imaginant des changements plus structurants dans les modes de vie, tels que l’intégration de l’économie du partage ou la réorganisation des territoires urbains. Le point de passage 2030 de ce scénario a ensuite été comparé au point 2030 de l’exercice précédent.
Le scénario 2050 montre que le Facteur 4 est atteignable sous condition d’une politique volontariste visant à réduire notre consommation d’énergie finale de près de 45% par rapport à 2010 ; et à porter la part des ENR dans notre consommation d’énergie finale à 70%.
La transformation du secteur des transports entre 2030 et 2050 est particulièrement déterminante pour la réalisation de ces objectifs à l’horizon 2050 avec en particulier le développement des services de mobilité, des technologies propres (véhicules électriques et hybrides), des transports en communs et des modes alternatifs.
LP
Aller plus loin
Contribution de l’ADEME à l’élaboration de visions énergétiques 2030-2050, synthèse [pdf]