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USA/Katrina: reconstruction promise par Bush, exercice budgétaire périlleux

Publié le 19 septembre 2005

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WASHINGTON, 17 sept 2005 (AFP) - L'effort de reconstruction massif promis par le président américain George W. Bush après le cyclone Katrina risque d'être un exercice périlleux pour le budget, en terme de gonflement du déficit et de contrôle des dépenses.
"Le travail qui a commencé dans la région du Golfe du Mexique sera l'un des travaux de reconstruction les plus importants que le monde ait jamais vu", a assuré M. Bush jeudi. Et "les fonds fédéraux couvriront la grande majorité des travaux de réparation des infrastructures publiques", a-t-il ajouté. M. Bush n'a pas donné de chiffres précis. Mais ses propos ont renforcé les attentes d'une facture énorme pour les finances publiques -- le chiffre de 200 milliards de dollars court déjà.

Le Congrès a déjà voté plus de 62 milliards de dollars de dépenses supplémentaires pour les régions sinistrées. La croissance devrait s'en trouver fortifiée. Mais certains s'inquiètent de voir le gouvernement dépenser indistinctement au prix d'une lourde aggravation des déficits. "Tout le monde va essayer de grappiller des fonds pour son petit projet", met en garde Jay Bryson de la banque Wachovia. Les plus furieux sont les conservateurs budgétaires, qui militent pour la plus grande discipline possible.

Le "Conseil des citoyens contre le gaspillage gouvernemental" a lancé une pétition pour empêcher que les fonds débloqués pour Katrina ne financent des projets fantaisistes. "M. Bush ne peut pas simplement se permettre de signer un chèque et de considérer en avoir fini. Il faudra faire un inventaire détaillé des dommages et limiter les dépenses à ceux vraiment causés par le désastre", notait pour sa part vendredi le tabloïd conservateur New York Post. Plus les montants sont élevés, plus les risques de dérive sont grands. Et plus les finances américaines vont souffrir.

"D'où va venir l'argent? il va venir du contribuable", a reconnu vendredi le conseiller économique du président, Al Hubbard. Cela ne veut pas dire que le gouvernement augmentera la pression fiscale.

"La dernière chose dont nous avons besoin est d'augmenter les impôts et de ralentir la croissance", a assuré M. Hubbard. La logique est que la forte croissance couvrira les coûts et que, comme il s'agit d'un événement ponctuel, il n'y a pas besoin de prévoir de financement à long terme pour Katrina.

Mais il y a eu d'autres grosses dépenses imprévues ces dernières années, l'Irak en tête, note Ethan Harris de Lehman Brothers. Selon lui, le déficit atteindra 450 milliards de dollars sur l'année budgétaire 2006 (qui commence en octobre), un record. "Il y a eu une détérioration constante de la discipline budgétaire depuis six ans", ajoute M. Harris, en remarquant que M. Bush ne s'est opposé à aucune loi de dépense pendant son premier mandat.

Paradoxalement, compte-tenu de l'orthodoxie budgétaire prônée par les Républicains, les Etats-Unis se dirigent tout droit vers une période d'expansion des dépenses publiques, soulignent les analystes. Les leaders républicains "ont abandonné la lutte pour réduire les dépenses de l'Etat. C'est l'un des événements les plus frappants de ces quatre dernières années", souligne Stephen Slivinski, directeur des études budgétaires au très libéral institut Cato.

Dans ce contexte, et même si le gouvernement juge cet objectif toujours réaliste, il semble de plus en plus difficile de diviser le déficit par deux d'ici 2009. C'est "irréaliste", tranche M. Slivinski, qui compare le plan d'urgence du président Bush à "une liste de nouveaux programmes à la Clinton".

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