Des immeubles haussmanniens réhabilités en logements sociaux
Initialement immeubles d’habitations, l’usage des logements avait été au fil des années, détourné en bureaux. Cette rénovation en rétablit l’usage d’origine et contribue à augmenter de 16 % l’offre sociale de logement dans le 8ème arrondissement. La particularité du projet réside dans la superposition des contraintes des différents sites. Les immeubles sont situés dans un quartier dense, le chantier s’est déroulé en concomitance avec les travaux de la gare Saint-Lazare, les modifications d’usage et la nature du bâti ont présenté des contraintes techniques fortes (mise à nu des bâtiments, reprise et confortement de la structure puis rénovation globale).
L’opération présentait diverses contraintes
Des commerces en pied d’immeuble devaient rester ouverts tout au long des travaux. Il s’agissait également d’organiser ce chantier dans un contexte urbain très dense (quartier de la gare Saint-Lazare), et de créer des logements neufs dans un bâti existant à l’architecture haussmanienne qu’il fallait préserver. « La configuration de l’immeuble rue Pasquier a par ailleurs nécessité une restructuration complète de la zone d’accès aux étages et au sous-sol, la quasi intégralité du rez-de-chaussée étant occupée par une boutique en activité » précise Sylvie Solvet, architecte de l’Agence d’Architecture qui a conçu la réalisation.
L’opération a fait l’objet d’un important programme de travaux réalisé en deux étapes principales. La première étape a débuté par une phase de curage, consistant à mettre le bâtiment à nu (désamiantage, démolition, dépose des cloisons et des planchers, des installations techniques) et permettant à la maîtrise d’oeuvre de définir au mieux le programme de travaux de restructuration. « Il a ainsi été décidé de procéder à un curage préalable des immeubles, consistant à en mettre à nu l’intégralité de la structure en piochant l’ensemble des plâtres, notamment en plafond dont les moulures existantes, souvent dégradées, ne correspondaient plus aux nouveaux cloisonnements issus du programme » indique Sylvie Solvet.
Faire appel à des savoir-faire spécifiques
La deuxième étape est celle du lancement des travaux (avril 2009). Ils ont débuté par d’importantes opérations de reprises et de confortement de structures avant de laisser place aux différentes interventions des corps d’état secondaires (cloison, électricité, chauffage, peinture, plomberie...). « Prenez 3 immeubles haussmanniens à ossature bois, déshabillés jusqu’au squelette. Transformez-les en 70 logements sociaux : vous obtenez un chantier technique » témoigne un conducteur de travaux de Paris Ouest Construction, entreprise générale de travaux habilitée à intervenir sur des bâtiments anciens au travers de son savoir-faire dans les métiers de la taille de pierre et de la maçonnerie.
D’un coût d’environ 25 millions d’euros, l’opération a bénéficié du soutien de l’État, de la Ville de Paris, de la Région Île-de-France, et de la SNCF. La première livraison a eu lieu en février 2010 pour l’immeuble rue Pasquier et en novembre 2010 pour celui de la rue d’Amsterdam. Les logements situés, rue de Londres ont été livrés en janvier 2011.
Aujourd’hui, ces immeubles à usage mixte sont composés de commerces en pied d’immeuble et d’habitations. Les typologies des logements sont diversifiées, du T2 au T5, ainsi que les niveaux de loyer PLAI, PLUS et PLS. Pour exemple, un T2 (PLAI) de 50 m2 est proposé à la location à partir de 301 € mensuel, un T4 (PLUS) de 74m2 à partir de 516 € mensuel, enfin un T5 (PLS) de 85m2 à partir de 807 € mensuel.
Données du programme : - Maître d’ouvrage : ICF La Sablière - Architecte : Cabinet Sylvie Solvet - Mises en service : 1er trimestre 2010 (Pasquier) et décembre 2011 (Londres et Amsterdam) - Durée des travaux : 17 mois - Entreprise générale : Paris Ouest Construction - Bureau de contrôle : Socotec - Coordinateur SPS : LS conseil - Bureau d’études techniques : PC Tech Montant de l’opération (avec commerces) : - 25 132 200 € TTC Financement (avec commerces) : - Subventions 28% (Etat : 42 % - Ville : 38 % - Région : 20 %) - Prêts CDC : 39% - Prêt PEEC SNCF : 18 % - Fonds propres : 15% |
B.P