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Santiago se dote d'un réseau d'autoroutes urbaines ultra-moderne

Publié le 03 décembre 2004

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Santiago est un immense chantier d'immeubles en construction et monuments historiques en réfection en vue du bicentenaire du Chili en 2010 mais ce qui attire aussi l'oeil ce sont les quatre nouvelles autoroutes urbaines ultra-modernes qui transpercent la capitale. Cette métropole de 5 millions d'habitants au trafic très congestionné, sera mercredi la troisième ville au monde après Toronto et Melbourne (City Link) où fonctionnera un système de télépéage multivoies (free flow tolls) épargnant à l'usager la nécessité de ralentir ou s'arrêter à des péages.
Santiago se dote d'un réseau d'autoroutes urbaines ultra-moderne  - Batiweb
"Santiago est la première en Amérique latine dotée de ce système et la première au monde où les quatre sociétés concessionnaires utiliseront le même système de télépéage, dénommé TAG", a expliqué Patricio Duran, coordinateur de communication d'entreprise pour Autopistacentral, l'une des quatre. Autopistacentral (contrôlée par les géants espagnol Dragados et suédois Skanska) commencera en avant-première sur les autres le 1er décembre à facturer le transit sur plus de la moitié de l'énorme réseau de 60 kms qu'elle termine de construire, dont deux tronçons traversant la capitale sur un axe Nord-Sud.

"Le Chili est un cas unique d'étude. En 10 ans, ont été construits 2.000 kms, ce qui représente 6 ou 7 milliards de dollars investis, c'est monstrueux pour un pays de cette taille. A Santiago aussi, on a pris la décision très ambitieuse des autoroutes urbaines qui représenteront jusqu'à 3 milliards d'investissements", a noté Salahdin Yacoubi, directeur du département péage. "L'analyse du gouvernement était que pour continuer à développer le pays, il fallait un bon réseau routier.

Mais la ville a grandi de manière désordonnée et les terrains sont devenus chers: le système free-flow permet d'avoir une autoroute au milieu de la ville, sans besoin de grandes expropriations (car il n'y a pas de gares de péage)", a souligné Maria Irene Soto, chef des relations publiques d'Autopistacentral. A terme, la durée de traversée de Santiago, passage obligé pour les automobilistes ralliant le nord au sud du pays, sera réduite de moitié à environ une demi-heure contre souvent beaucoup plus d'une heure aux pics de circulation.

Autopistacentral a déjà investi plus de 800 millions de dollars dans le projet dont 600 financés par une émission obligataire et devra attendre au moins 14 ans pour commencer à dégager des bénéfices, selon Mme Soto.

Sur le plan technologique, "toute la différence avec les systèmes de télépéages existant en Argentine ou Italie est dans le portique sous lequel l'usager passera en moyenne à une vitesse de 100 kms/h sans s'arrêter", a-t-elle indiqué. "C'est un projet basé sur la technologie avec pratiquement zéro intervention humaine", a précisé M. Yacoubi, qui a travaillé sur le système de Melbourne. Selon lui, "un voyage type de 12 kms coûtera environ 320 pesos, soit le prix d'un ticket de bus".

Plus de 800.000 transpondeurs TAG ont déjà été distribués (gratuitement) aux clients qui acquitteront leur péage par tronçon emprunté, avec un paiement par cartes de crédit, transfert bancaire, cartes de fidélité de magasins ou aux caisses d'Autopistacentral dans Santiago. Chaque portique est doté de censeurs vérifiant la présence du TAG dans le véhicule et de caméras manipulées depuis une salle de contrôle (par quatre opérateurs 24 heures sur 24H) afin de donner des informations sur les accidents, la fluidité du trafic et gérer les panneaux indicateurs (limitations de vitesse, port de la ceinture).

Dans le portique, sont aussi insérés des appareils photographiques restituant une image frontale et une autre en surplomb du véhicule car des amendes sont prévues (allant de 75.000 pesos à 1,250 millions, de 125 à 2.000 dollars) si l'automobiliste circule sans TAG ou si sa plaque numéralogique ne correspond pas à sa catégorie. Les contrevenants disposeront d'une journée pour se mettre en règle, sous peine de transfert de leur dossier à la police locale.

Par Françoise KADRI

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