Le projet modifié de Tour Triangle repasse devant le Conseil de Paris
Le géant de l'immobilier Unibail-Rodamco n'a pas renoncé à la construction de sa Tour triangle. Le projet, rejeté en novembre dans sa première version, a été modifié pour répondre davantage aux souhaits des élus parisiens.
Triangle 2 comprend désormais un hôtel 4 étoiles de 120 chambres, situé entre les 12e et 17e étages de la tour. En son sein, un « sky bar » et un restaurant seront ouverts à tous. Le gratte-ciel accueillera en outre 2 240 m2 d'espaces de co-working (espaces de travail partagés), dévolus aux entreprises émergentes dans le domaine de la création de salons et dans l'événementiel, et un centre de conférence de 1 400 m2.
Au niveau R+2 prendra place un espace culturel de 550 m2, dédié à l'art, au design et à l'architecture. Tous ces nouveaux équipements, ajoutés à une crèche, une maison de santé, un belvédère, un atrium et un restaurant panoramique déjà prévus, représentent 25 % des surfaces de la Tour hors-bureaux, assure Unibail-Rodamco. Il y aura ainsi un peu moins de 70 000 m2 de bureaux, contre 80 000 m2 dans le projet présenté en novembre et une synergie renforcée avec avec le Parc des Expositions.
Un vote serré ?
Le projet ainsi modifié sera à nouveau étudié par le Conseil de Paris en juin. Selon plusieurs élus centristes, la délibération proposée par l'Hôtel de ville pourrait être adoptée grâce au changement de pied de certains représentants de l'UDI. Interrogé par l'AFP, le président du groupe UDI-MoDem Eric Azière a reconnu l'existence de points de vue divergents au sein de ses troupes. Chacun pourra se prononcer librement, a-t-il affirmé.
La majorité des élus Républicains devraient en revanche rester sur leur vote initial. Le député-maire du XVe arrondissement Philippe Goujon avait affirmé la semaine dernière à l'AFP que le nouveau projet n'était « pas suffisant ».
Initialement favorables à la tour, l'UMP et l'UDI ont tourné casaque lors de la campagne des élections municipales, avec l'entrée en lice de la candidate UMP Nathalie Kosciusko-Morizet.
520 millions d'euros d'investissement
Le vote du 17 novembre, très serré (83 contre, 78 pour, un nul et un non votant) avait été particulièrement mouvementé, plusieurs élus de la droite et du groupe écologiste ayant décidé de montrer ostensiblement leur bulletin, alors que le scrutin devait rester secret à la demande du PS. Le groupe PS avait saisi la justice administrative pour faire annuler le vote. Cette procédure est toujours en cours.
Lancé par l'ancien maire de Paris Bertrand Delanoë en 2008, le projet de construction de Triangle a été repris à bras le corps par Anne Hidalgo, malgré l'opposition de ses partenaires écologistes. Le gratte-ciel a été dessiné par le prestigieux cabinet d'architectes Herzog et de Meuron, auteur entre autres de la Tate Modern de Londres et du Nid d'Oiseau à Pékin. Son coût - intégralement à la charge du privé - est estimé à 520 millions d'euros.
En parallèle, Viparis (contrôlé par Unibail à parité avec la Chambre de commerce et d'industrie de Paris Ile-de-France), a engagé une rénovation complète du Parc des Expositions, pour un coût de 500 millions d'euros.
C.T (avec AFP)