Une opération escargot pour dénoncer les dysfonctionnements du RSI
Après la manifestation du 9 mars dernier qui avait rassemblé près de 20 000 personnes selon les organisateurs, artisans, commerçants et libéraux se sont réunis ce lundi pour faire entendre une nouvelle fois leur colère.
A l'appel du collectif « Sauvons nos entreprises », une opération escargot s'est déroulée le matin sur tous les axes desservant la capitale : A1, A4, A6, A10 et A13. Vers 15h, le cortège s'est ensuite réunis place des Droits-de-l’Homme à Saint-Denis, pour terminer sa course au siège de la caisse nationale du RSI, avenue du président Wilson toujours à Saint-Denis.
Grâce à cette manifestation, les affiliés espèrent notamment « mettre la pression » sur le gouvernement pour engager une réforme en profondeur de leur protection sociale, dont ils dénoncent les multiples dysfonctionnements.
Ils réclament notamment la mise en place d'un « moratoire RSI », accompagné d'un « gel des procédures de justice, un placement de nos cotisations sur un compte de dépôt » afin de « laisser souffler les entreprises ». « Le RSI détient 14,4 milliards d’euros de placé, il est tout à fait envisageable de mettre une moratoire en place. Et seulement ensuite, l’ouverture d’une enquête, et non l’inverse ! », ajoute le SNE.
En plus de ce moratoire, l'association demande une « baisse des cotisations de 30 % au lieu des 47 % aujourd'hui », une mesure « tout à fait envisageable » estime-t-elle. Mais, inconcevable pour Jean Philippe Naudon, directeur de mission au RSI contacté par Batiweb. « Les cotisations sont nécessaires pour bâtir et financer une protection sociale complète (maladie-maternité, indemnités journalières, retraite de base et complémentaires, invalidité-décès, allocation familiales, formation professionnelle etc). Elles sont parfois insuffisantes et doivent être complétées parfois par la compensation démographique », précise-t-il.
Des améliorations en cours
Concernant les accusations de dysfonctionnement, le directeur de mission persiste et signe depuis son bureau, sous les cris des manifestants. « Il n'y a pas de dysfonctionnement, l'action des caisses est conforme à ce qu'elle doit être », affirme-t-il. « Mais ce qui est certain, c'est que nous souhaitons améliorer la qualité du service, car nous avons conscience que le RSI doit être exemplaire ».
Et de citer quelques exemples d'amélioration en 2015 : la modification des cotisations et contributions provisionnelles, calculées et payées sur 12 mois, de janvier à décembre, au lieu de 10, le recalcul du montant des cotisations provisionnelles 2015 sur la base de leur revenu 2014, ou encore le remboursement plus rapide des cotisations versées en trop...
La plateforme téléphonique pour les affiliés sera également gérée par les agences RSI. 90 collaborateurs supplémentaires seront embauchés prochainement pour répondre aux questions des affiliés. « Nous sommes toujours à l'écoute du SNE et des autres associations », explique Jean Philippe Naudon qui rappelle que les responsables du RSI ont reçu à plusieurs reprises le SNE afin de répondre à ses questions et d’apporter des réponses adaptées aux situations individuelles présentées par l’association. « Le dialogue a été rompu suite à des comportements inadmissibles du SNE », regrette-t-il, condamnant les dégradations qui ont accompagné certaines manifestations, notamment en Poitou-Charentes. « Pourtant nous sommes prêts, s'ils en font la demande, à recevoir à nouveau une délégation dès aujourd'hui ou dès demain. Le RSI est là pour ouvrir ce dialogue ». Une dernière phrase qui sonne comme un appel à la réconciliation.
Pour l'heure, une mission visant d’une part à dresser un état des lieux de l’efficacité du RSI dans sa relation avec les assurés et d’autre part à explorer les propositions permettant d’améliorer encore la qualité de service est en cours, à la demande du Premier ministre Manuel Valls. Affaire à suivre...
Claire Thibault
© Manifestation du 9 mars - Association Sauvons nos entreprises