Secteur des canalisations : une stabilisation de l'activité en 2016
Les carnets de commandes se sont aussi remplis, à 3,6 mois en moyenne contre 3,1 en 2015. L'organisme note toutefois la grande disparité selon la tailles des entreprises, allant de 2,5 mois pour les petites et 5,4 pour les plus grandes, qui bénéficient davantage de cette "reprise". Dans l’ensemble, les professionnels du secteur constatent une activité plus concentrée sur l’année, des opérations au démarrage lent, et rencontrent encore de nombreux problèmes de visibilité, de prix, de trésorerie, de délais de paiement, ainsi que de gestion de temps et des ressources humaines.
La loi NOTRe, source d’hésitation
La loi portant sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe) a été pointée du doigt pour l’hésitation et l’attentisme qu’elle génère parmi les acteurs du secteur. Sont mis en cause l’harmonisation des prix de l’eau (à 3,92 euros le m3 d’eau) dans le cadre des fusions de régions et les transferts de compétences entraînés par ces derniers encouragent à la prudence.Cependant, quelques projets ont émergés dans certaines régions, et Canalisateurs de France espère en voir d’autres apparaître dans les mois et années à venir. Concernant les prix, les entreprises ne se laissent pas aller à l’optimisme. Elles sont encore une majorité à anticiper une baisse, principalement due à une concurrence accrue. Les délais de paiements dits « classiques » sont évalués à 56 jours, et les « cachés » à 20 jours, tous clients confondus.
L’emploi s’est également stabilisé, après 10% de baisse d’effectifs en 2014 et 2015. La profession compte désormais 34 000 collaborateurs, dont les trois-quarts appartiennent à des sociétés réalisant principalement des travaux de canalisation. Parmi eux, on compte 67% d’ouvriers, 22% d’ETAM (Employés Techniciens et Agents de Maitrise) et 11% appartiennent à l’encadrement. Les effectifs intérimaires, eux, sont estimés à 2 300 personnes.
2017, l’année de la reprise ?
La fin de la chute d’investissement des collectivités laisse espérer une légère reprise pour l’ensemble des travaux publics. Néanmoins, la prudence est de mise, entre autres à cause du financement. L’eau et l’assainissement étant financés par des budgets annexes, eux-mêmes alimentés par les factures d’eau, il devient difficile de prévoir à l’avance quelle sera la situation.L’organisation préfère prévenir. 2017 ne sera pas l’année de la franche reprise. Mais il est permis d’espérer un frémissement.
Le secteur en chiffres . 31 000 services. 1 000 000 km de réseau d'eau potable . 6 milliards de m3 d'eau potable produite chaque année . 145 litres d'eau consommés par personne et par jour . 5,2 milliards de CA en 2015 . 14% du CA des entreprises de travaux public en France |
F.T
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