Après un mois mai particulièrement morose, le rebond des ventes de granulats aurait dû redonner espoir à la filière des matériaux minéraux de construction.

Mais la hausse des livraisons (+ 9,4 % par rapport au mois précédent et + 2,2 % comparé au mois de juin 2013 ) n'a pas suffit à relever l'activité sur le deuxième trimestre.

En repli de 3,6 % par rapport au premier trimestre dynamique, l'activité s'inscrit sur une tendance plus faible de -1,2 % par rapport à la même période de 2013.

Le BPE en repli

Du côté du BPE, la production accuse un léger repli en juin (-0,9 %) comparé à un mois de mai stable. La baisse est plus flagrante lorsqu'on la compare au mois de juin 2013 (-6,2 %).

En cumul sur les six premiers mois de l'année, l'activité du BPE est en stagnation par rapport à 2013, « gommant ainsi le bénéficie du rebond enregistré en début d'année », souligne l'Unicem, qui constate que cela « vaut aussi pour l'ensemble des matériaux ».

Une enquête menée en juin par l'Insee chez les professionnels du bâtiment confirme cette dégradation du climat des affaires, « ce dernier atteignant même son plus bas niveau depuis mi-2009 ».

L'activité passée se serait tassée, notamment dans le segment de l'entretien-amélioration et du logement, et les perspectives pour les mois à venir ne sont guère optimistes même si le segment du non-résidentiel apparaît moins impacté.

Décalage avec les objectifs du gouvernement

A fin mai, et sur les trois derniers mois connus, les constructions résidentielles étaient encore en recul de 2,2 % par rapport au trimestre précédent, ce qui porte la baisse en cumul sur douze mois à – 8,5 %. « C'est 110 logements construits en moins par rapport à 2011 ! », explique l'Unicem.

Quant aux permis, leur niveau reste figé à bas niveau. Sur le dernier trimestre connu (février-mai), ils affichaient une baisse de 16 % par rapport à la même période de 2013. En cumul sur douze mois, on dénombrait 389 444 autorisations, soit un recul de 20,7 % sur un an et un niveau proche de ses plus bas de 2010.

«Face à un tel constat, en complet décalage avec les objectifs initiaux du gouvernement de construire un demi-million de logements par an, la ministre du logement a engagé un plan de relance pour la rentrée axé sur quatre priorités (prolongement du PTZ, simplification des normes, modification du dispositif incitatif Duflot, mobilisation du foncier, ndlr). (…) Ce plan de relance est favorablement accueilli par les professionnels tant l’urgence est de mise. Avec une conjoncture en berne dans le bâtiment et une activité durablement au ralenti dans les travaux publics, les menaces qui pèsent sur l’emploi de l’ensemble de la filière construction sont grandes », souligne l'Unicem.

Pas de rebond de l'activité

Du côté des Travaux Publics, la conjoncture n'est guère mieux. Les travaux réalisés ont baissé de 5,7 % par rapport à mai 2013, « dans un contexte de renouvellement des équipes municipales ».

Les prises de commandes, bien qu'en légère hausse par rapport à mai 2013, stagnent en cumul sur les cinq premiers mois de l'année, en comparaison avec 2013.

Rien ne laisse donc présager d'un rebond de l'activité à court et moyen terme selon l'Unicem, qui dénonce un « manque de visibilité dans le financement des investissements de construction et d'entretien des infrastructures ».

C.T
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