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L’UFC-Que choisir pointe les failles des Certificats d’économies d’énergie

Publié le 16 février 2018

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La rénovation énergétique des bâtiments n’en finit plus d’inspirer l’UFC-Que choisir ! Après avoir dénoncé le démarchage abusif des professionnels du secteur, l’association a publié le 15 février les résultats d’une étude s’intéressant aux Certificats d’économies d’énergie (CEE), censés encourager les ménages à réaliser des travaux visant à maîtriser leurs dépenses énergétiques. Un objectif bien loin d’être rempli à en croire l’enquête. Explications.
L’UFC-Que choisir pointe les failles des Certificats d’économies d’énergie - Batiweb
Après avoir lourdement condamné les « manœuvres nocives de certains professionnels » de la rénovation énergétique, l'UFC-Que choisir a publié ce jeudi 15 février une nouvelle enquête. Cette fois, ce sont les fameux Certificats d’économies d’énergie (CEE), mis en place en 2006, qui se retrouvent dans le viseur de l’association !

Tout particulièrement, l’organisme pointe « les criantes carences d’un dispositif mal connu, complexe, inique et in fine insuffisamment efficace ». Pour ne rien arranger, les CEE seraient même « peu transparent[s] », accentuant finalement « les inégalités entre les consommateurs dans l’accès à la rénovation ».

Entre manque d’information, complexité et gains dérisoires

S’appuyant sur les résultats d’un sondage Ifop mené en décembre 2017 auprès de 938 chefs de famille, l’UFC note que l’inefficacité des CEE s’explique principalement par un manque d’information. En effet, « près de 9 Français sur 10 soit ne connaissent [le dispositif] que vaguement (53%), soit pas du tout (34%) ».

Dès lors, rien de surprenant à ce que seulement 31% des ménages ayant effectué des travaux d’efficacité énergétique aient bénéficié d’une prime au titre des CEE. En revanche, du côté des foyers qui n’en ont pas profité, 73% connaissaient bel et bien le dispositif – un taux important qui témoigne de la complexité de la démarche.

« En outre, cette complexité est renforcée par le caractère variable de la prime. Notre étude montre ainsi que le montant de l’aide peut aller du simple à plus du double selon l’opérateur qui rachète les CEE (par exemple sur l’isolation des combles, le montant varie de 414 euros à 943 euros de prime versée au consommateur », indique l’UFC-Que choisir.

L’association n’hésite pas non plus à critiquer le montant des aides perçues, « pas toujours incitatif » d’après elle. À raison, au vu des chiffres avancés : 20 euros en moyenne pour le changement d’une menuiserie sur un coût pouvant aller jusqu’à 950 euros, 155 euros pour des chaudières individuelles contre 3 100 euros à l’achat, etc. Face à « la lourdeur administrative de la demande de CEE et de la faiblesse du montant », rien d’étonnant à ce que certains consommateurs renoncent tout simplement à en bénéficier.

Des coûts bien trop élevés pour un dispositif "d’aide"

L’organisme dénonce également les répercussions des coûts des CEE sur les factures d’énergie des consommateurs. Ces dernières ont en effet affiché une hausse de 438 millions d’euros en 2017 – un comble pour un dispositif censé, au contraire, permettre de maîtriser les dépenses énergétiques du foyer. Ce montant pourrait même doubler cette année, d’après les estimations de l’association.

Concernant le paiement du dispositif, là encore, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. « Même si la contribution des locataires (171 millions d’euros par an) est inférieure à celle des propriétaires (275 millions d’euros par an), il n’en demeure pas moins qu’ils restent structurellement les grands perdants du dispositif », avance l’UFC.

L’explication tient directement du statut même des habitants : les locataires n’auraient en effet aucun intérêt à avancer des sommes faramineuses pour réaliser des travaux dans un bien dont ils sont de « simples usagers ». « Sans action publique forte, cette inégalité est malheureusement condamnée à croître dans les années à venir », conclut l’association.
                       
Les propositions de l’UFC-Que choisir

. Rendre transparent le marché des CEE en obligeant les vendeurs d’énergie à publier leur prix unitaire afin de faciliter la comparaison des offres ;
. Sécuriser la demande de CEE en contrôlant l’éligibilité a priori plutôt qu’a posteriori des travaux ;
. Renforcer les moyens de l’organe de surveillance du dispositif pour assurer son efficacité ;
. Créer un bonus/malus basé sur la performance du logement en location afin d’inciter les bailleurs à réaliser des travaux d’économies d’énergie.
 

Fabien Carré
Photo de Une : ©Fotolia

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