Les neuf propositions de la FFB pour un patronat indépendant
« Si nous sommes autant pointés du doigt, c'est parce qu'il y a parfois un divorce entre les positions prises par les organisations et les attentes des adhérents qu'elles représentent », a confié M. Chanut au quotidien. Soulignant qu'un syndicat patronal devait « être au service de ses adhérents », il se dit favorable « à la suppression de toute forme de subsides publics, de taxations, de prélèvements obligatoires ».
« Il y a nécessité de réaffirmer notre légitimité via les cotisations », juge M. Chanut. « C'est aussi le prix de notre indépendance vis-à-vis de l'Etat ».
Dans un communiqué publié ce jour, la FFB formule neuf propositions pour des « organisations patronales indépendantes ». Jacques Chanut insiste notamment sur l’importance de « revenir aux fondamentaux et aux valeurs des organisations patronales ». Il propose ainsi « de mettre un terme au système de financements publics et de prélèvements obligatoires qui pervertit et condamne le syndicalisme patronal et le paritarisme auquel la FFB est très attachée ».
Un patronat « indépendant et performant »
La FFB préconise la fin des financements publics pour une « indépendance assurée ». L’objectif est d’avoir des organisations patronales non dopées aux prélèvements obligatoires, dit la FFB. Pour l’atteindre, trois propositions : assurer l’intégralité du financement des organisations patronales par les cotisations ; mettre un terme à l’ensemble des participations financières d’organismes paritaires ; demander aux fonctionnaires souhaitant travailler dans les organisations patronales de démissionner de la fonction publique.Pour une « gouvernance ajustée », la FFB prône une gestion optimisée de mandats et ce afin de limiter davantage les mandats et assurer un cadre déontologique. Pour ce faire, la fédération proposer de n’accorder des mandats qu’à des dirigeants d’entreprise exerçant effectivement un pouvoir de direction ; de faire respecter des limitations dans les mandats ; et d’adopter une charte de prévention des conflits d’intérêts.
Enfin, pour une transition réaliste et le passage d’un système à l’autre, la FFB dit qu’il faut soutenir « une transformation total ». Il s’agit de tenir un registre national de l’ensemble des mandats, ne renouvelant que les nécessaires ; de susciter du travail du Conseil national de l’information statistique sur le financement du paritarisme, pour éclairer les choix ; et enfin de supprimer en deux ans, les prélèvements de 0,016% pour le paritarisme et de type 0,15% dans l’artisanat.
R.C