L'Ademe publie (enfin) son étude sur un mix électrique 100% renouvelable pour 2050
Cette année, une nouvelle étude devait être dévoilée mais sa publication avait finalement été reportée alors que la loi sur la transition énergétique était en discussion. L’Ademe s’était défendue en évoquant des « hypothèses à retravailler ».
En avril, Mediapart avait publié le dossier. Celui-ci avait rapidement été repris par les écologistes pour pousser le gouvernement à redoubler d’effort et à aller plus loin dans la loi. La réduction de la part du nucléaire dans le mix-électrique du pays et la montée en puissance des énergies renouvelables (EnR) étaient au cœur du débat.
Une étude scientifique, pas un scénario politique
Bruno Lechevin, Président de l’Ademe, insiste très fortement sur le fait que l’étude est loin d’être « un scénario politique. C’est une étude scientifique à caractère prospectif et exploratoire ».Au travers de cette étude, l’Ademe veut retrouver son rôle de précurseur. L’étude prétend soulever les freins au développement d’un mix-électrique 100% renouvelable en prenant en compte des aspects techniques et économiques (notamment les coûts que devraient assumer les collectivités) mais aussi l’acceptabilité sociale.
Ce scenario de mix-électrique 100% renouvelable en France en 2050 fait « qu’une hypothèse jusqu'ici impensable pour la majorité des acteurs en France devienne une hypothèse techniquement possible », M. Lechevin.
14 variantes de mix-électrique
L'étude présente 14 variantes de mix-électrique avec des taux de pénétration des énergies renouvelables oscillant entre 40%, 80%, 95% et 100% en fonction de critères d'appropriation sociétale, de coûts des énergies, d'accès au financement ou encore de maîtrise de la demande. Ce dernier point est d’ailleurs considéré comme « une condition essentielle » pour atteindre un maximum d’énergies renouvelables.Bien sûr d’autres critères ont été pris en compte tels que les contraintes climatiques et le potentiel de développement de chaque région en fonction de sa réalité typologique et sociétale.
Autre point important, les transports. Les capacités d’échanges inter-régionales associées au mix optimisé 100% renouvelable devraient se voir accrues de 36% par rapport à la situation actuelle.
L’étude a permis de déterminer le besoin d’évolution et de régulation du réseau sur l’ensemble du territoire et d’observer de grands progrès technologiques relatifs aux énergies renouvelables, laissant entrevoir une décroissance des coûts d’exploitation dans les années à venir.
Plusieurs mix-électriques se sont révélés techniquement possibles pour satisfaire la demande avec 80% ou 100% de renouvelables même sous contraintes et conditions météorologiques défavorables.
Dans son cas de référence à 100%, l'étude répartit la consommation d'énergie entre 63% d'éolien, 17% de solaire, 13% d'hydraulique et 7% de géothermie et thermique renouvelable. Dans ce scénario, le coût du kilowattheure reviendrait à 119 euros, contre 117 euros pour celui avec 40% d'énergies renouvelables, associé à 55% de nucléaire et 5% d'énergies fossiles.
R.C (Avec AFP)