L'activité en France, point noir pour le CA de Vinci en 2015
Les résultats de Vinci apparaissent plombés par l'activité française, en ce premier trimestre 2015. Le chiffre d'affaires du groupe s'est en effet contracté de 8,9 % à un peu plus de 5 milliards d’euros (-6,9 % à structure comparable). « La baisse de l’activité sur la LGV Tours-Bordeaux (projet SEA), dont l’avancement atteint 80 %, contribue pour -2,1 % à cette évolution », explique le groupe dans un communiqué. En comparaison, le chiffre d'affaires à l'international est en légère hausse (+1,1 %) à 3,15 milliards d’euros.
Les prises de commandes du trimestre s’élèvent à 7,7 milliards d’euros, en baisse de 11 % sur 12 mois glissants, avec des situations différentes selon les pôles de métiers. « Cette évolution traduit un recul de près de 18 % en France et une quasi stabilité à l’international », note le groupe.
Le carnet de commandes au 31 mars 2015 s’établit à 29,2 milliards d’euros. Il représente près de 11 mois d’activité moyenne de la branche Contracting. Hors impact de l’avancement du projet de la LGV ToursBordeaux, sa baisse est limitée à 1,8 % sur 12 mois.
Baisse marquée dans les infrastructures
Dans le détail, le chiffre d’affaires de la branche contracting (Vinci Construction, Vinci Energies, Eurovia) ressort à 6 961 millions d’euros, en baisse de 4,8 % à structure réelle. « Il convient de rappeler que le chiffre d’affaires de la branche contracting avait atteint un point haut au 1er trimestre 2014, avec une activité particulièrement soutenue chez Eurovia et VINCI Construction », précise le groupe.
Pour Vinci Energie en France, le chiffre d'affaires ressort à 1,29 milliards d'euros, en baisse de 0,3 % à structure réelle. Les évolution sont différentes selon les secteurs : l'activité est en croissance dans l'industrie, stable dans le tertiaires, en recul dans les télécommunications et en baisse plus marquée dans les infrastructures.
En France, le chiffre d’affaires d'Eurovia ressort à 875 millions d’euros, en contraction d’environ 15 % à structures réelle et comparable. Les activités traditionnelles d’entretien routier continuent d’être pénalisées par la réduction des budgets des collectivités locales. En revanche, les activités de travaux ferroviaires confirment leur bonne dynamique, grâce notamment aux travaux de la LGV Tours-Bordeaux.
Plus de 13 mois d'activité pour la Construction
La branche Construction de Vinci affiche un chiffre d'affaires de 3,29 milliards d'euros sur l'ensemble de l'activité (-10,6 % à structure réelle). En France plus particulièrement, le chiffre d'affaires est en baisse de 12,0 % à structures réelle et comparable, soit 1,79 milliards d'euros.
« Cette contraction résulte de la fin des grands travaux de génie civil et de terrassement de la LGV Tours-Bordeaux et de la décroissance du marché français du bâtiment et des travaux publics, amplifiée à partir du 2e trimestre 2014. Dans les métiers de spécialité, Soletanche Freyssinet reste, en revanche, bien orienté », explique le groupe.
Le carnet de commandes de VINCI Construction au 31 mars 2015 ressort à 16,7 milliards d’euros. Il représente plus de 13 mois d’activité moyenne du pôle. Hors impact du projet SEA, il diminue de 1,3 % sur 12 mois mais progresse de 4,4 % depuis le début de l’année.
Enfin, la branche immobilier ressort en croissance à 139 millions d'euros, soit +18,6 % à structure réelle et +48,6 % à structure comparable). Cela traduit « le dynamisme de l'activité résidentielle, qui bénéficie de la progression des réservations enregistrées en 2014 et du lancement en travaux de nouveaux programmes».
Une légère baisse du CA en 2015
Au vu des résultats de ce premier trimestre 2015, le PDG de Vinci Xavier Huillard confirme ses prévisions de « légère baisse » du chiffre d'affaires consolidé pour l'année 2015.
Dans le contracting plus précisément, alors qu’il était anticipé une diminution du chiffre d’affaires réalisé en France de 5 à 10 %, celle-ci, compte tenu des réalisations du 1er trimestre 2015, devrait être plutôt proche de 10 %, le point bas des prises de commandes devant être atteint vers la fin de l’année. « Les développements conduits à l’international devraient permettre de compenser partiellement les effets de cette réduction d’activité », anticipe toutefois le PDG.
Au global, le résultat net part du Groupe, hors éléments non courants, devrait ressortir à un niveau voisin de celui réalisé en 2014.
C.T
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