Fin d'année dans le rouge pour les ventes de matériaux de construction
Décembre et son lot de cadeaux laisseront officiellement les producteurs de matériaux de construction en reste cette année. Après un mois de novembre désolant, l’année 2014 devrait selon toute vraisemblance s’achever sur un recul global compris entre et -5 et -6 % , d'après les dernières tendances, mesurées chaque mois par l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (UNICEM).
Ainsi, dans le secteur des granulats, la production enregistre son cinquième mois consécutif de recul à deux chiffres par rapport à 2013. En novembre, la contraction a atteint -13,5 % (données cvs-cjo) par rapport à l’an passé et - 5,4 % par rapport au mois d’octobre dont les volumes étaient déjà particulièrement bas. Sur le trimestre allant de septembre à novembre, l’activité a donc plongé de - 11,5 % au regard de la même période de 2013 et de - 3,0 % sur le trimestre précédent. En cumul sur onze mois, le repli s’est aggravé de près d’un point, passant de - 3,7 % en octobre à - 4,6%. La production de granulats enregistre ainsi ses plus faibles volumes jamais atteints depuis plus de quinze ans.
Chute des livraisons dans le BPE
Du côté du béton prêt à l'emploi (BPE), la situation est très comparable avec une chute des livraisons de -11,1 % par rapport à novembre 2013 et de -2,8 % par rapport à octobre. Sur les trois derniers mois, la production de béton observe également une lourde baisse de -10,7 % au regard de la même période un an plus tôt et de -4,2 % comparé au trimestre précédent (juin à août). Tout comme le secteur des granulats, le BPE voit son activité en cumul sur onze mois perdre quasiment un point en un mois, s’inscrivant en repli de -4,6 %.
Quant à l’indicateur matériaux, il demeure en ligne avec les évolutions du granulat et du BPE, la quasitotalité des matériaux affichant également une baisse à deux chiffres depuis environ cinq mois. Sur les onze mois de 2014, l’indicateur s’inscrit désormais sur une tendance négative de l’ordre de -4,6 %.
En novembre, l’enquête auprès des professionnels du bâtiment a enfin livré un maigre signal positif avec un rebond de l’indicateur du climat des affaires qui intervient, il est vrai, après des mois de dégradation ininterrompue le portant à son plus bas niveau depuis 1996. Les perspectives d’activité se sont en effet redressées dans le segment du logement et dans celui de l’entretien-amélioration et l’activité passée se serait raffermie dans le gros oeuvre et le second oeuvre.
Pas de rebond des mises en chantier prévu
Toutefois, si cette légère embellie est encourageante et si la situation conjoncturelle globale a cessé de s’enfoncer, le bas niveau d’activité n’en demeure pas moins préoccupant. En effet, du côté du non-résidentiel, les tendances sont plutôt mal orientées. Quant au logement, le niveau actuel des permis de construire n’augure pas de rebond des mises en chantier.
Le tableau est encore plus noir dans les travaux publics dont l’activité continuait de s’enfoncer en octobre. Les travaux réalisés sont inférieurs de 6,9 % par rapport à octobre 2013 et en chute de 6 % sur les trois derniers mois (d’août à octobre) par rapport à la même période de l’année précédente. La baisse des dotations de l’Etat (3,7 milliards en 2015) et son impact attendu sur l’ajustement des dépenses d’investissement des collectivités locales (-11 % selon la Banque Postale), la forte rotation des équipes municipales, la faiblesse des recettes fiscales, le tout sur fond de réforme territoriale, contribuent à assombrir les perspectives pour 2015.
Après un recul attendu de -5 % cette année, l’activité connaîtrait en 2015 un nouveau recul historique de -8 % selon la FNTP.
A. LG
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