Climatisation : quelles alternatives pour réduire les gaz à effet de serre ?
Suite à la révision le 16 décembre dernier du règlement visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, le Parlement, la Commission et le Conseil européens se sont penchés sur les alternatives aux gaz fluorés.
Les gaz fluorés font partie des gaz à effet de serre à fort Pouvoir de Réchauffement Global (PRG). Certains d’entre eux, les Hydro Fluoro Carbures (HFC) sont notamment utilisés dans les installations de climatisation à air et les systèmes de pompes à chaleur résidentielles.
Selon le rapport du bureau d'étude allemand Okorecherche, l'utilisation de ses substituts permettrait de réduire les émissions équivalentes de CO2 de deux tiers d'ici 2030 pour un coût faible. C'est pourquoi l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), l'Alliance Froid Climatisation Environnement (AFCE) et le syndicat des industries thermiques, aéraulique et frigorifique (Uniclima) ont lancé une étude en juin 2013 pour proposer des solutions alternatives.
Réduire de deux tiers les émissions de CO2 d'ici 2030
« Cette nouvelle étude va permettre à tous les acteurs de la filière réfrigération et du conditionnement d’air de guider leurs choix pour de futurs investissements, en neuf comme en rénovation, tant pour les utilisateurs (froid commercial, industriel, climatisation) que pour les industriels qui conçoivent, fabriquent, installent et entretiennent ces équipements », déclare Bernard Philippe, président de l'AFCE.
Ces solutions, présentées en 130 pages, sont classées par application en 23 fiches afin de pouvoir les comparer sous tous les angles. Les professionnels pourront ainsi juger de la viabilité d'une solution, voir ses avantages et ses inconvénients et découvrir les éventuels freins au remplacement des systèmes actuels.
« Cette étude démontre, s’il en était besoin, l’extrême complexité du sujet. Les solutions alternatives seront différentes pour chacune des applications et sont, de plus, à différents niveaux de développement et donc d’efficacité opérationnelle ; le facteur temps sera donc aussi important que le facteur financier », reconnaît le Délégué général d’Uniclima, Jean-Paul Ouin.
Deux alternatives pour la climatisation et les pompes à chaleur
Pour les systèmes de climatisation à air qui représentent 60 millions d'unités sur le marché mondial, le rapport préconise le remplacement du HCFC-22, utilisé dans les pays en développement, et du R-140A utilisé dans les pays développés. Deux alternatives existent : le HFC-32 ou un mélange de ce HFC-32 avec l'un des HFO (Hydro Fluoro-Oléfines) disponibles, le R-1234yf ou le R-1234ze. Ces alternatives nécessiteront cependant une adaptation des normes de sécurité du fait de leur caractère inflammable.
Les mêmes solutions alternatives sont proposées pour les pompes à chaleur résidentielles avec un système air/air de climatisation réversible ou un système air/eau, plus répandu en France.
Le nombre de système frigorifique et de climatisation s'élève à 2,7 milliards dans le monde. Si l'Europe, la Chine et les USA ont déjà pris des directives pour réduire l'utilisation des HFC, il n'en est pas de même pour tous les Etats signataires du protocole de Montréal sur la préservation de la couche d'ozone. L'Inde et le Brésil se sont notamment opposés à cette proposition.
Claire Thibault
Lire l'intégralité de l'étude
Image crédit : pedrosala - Fotolia.com