Isolation industrielle : d'importants progrès à faire
Cette nouvelle étude Ecofys publiée fin juin 2012 renforce les thèses qui établissent un lien fort entre l’isolation industrielle et l’amélioration du bilan carbone de la filière. L’expérience des professionnels montre que dans les infrastructures industrielles environ 10% ou plus des équipements ne sont pas isolés correctement ou que leur isolation est endommagée. De plus, le niveau de l’isolation installée est souvent fondé sur un investissement minimum permettant d’atteindre le standard requis pour la température de surface et la protection des personnes, ou bien sur le minimum requis pour le fonctionnement du process ou encore sur le maximum autorisé pour les pertes thermiques.
Des actions à mener
Par conséquent, l’optimisation des coûts ou l’efficacité énergétique du système ne sont pas souvent pris en compte. L’étude Ecofys (bureau de consultants spécialisé dans les énergies renouvelables) identifie un grand potentiel d’amélioration de l’efficacité énergétique si étaient concédées quelques mises à niveau des isolants industriels.
Pour y parvenir les professionnels de l’Isolation industrielle préconisent plusieurs actions :
- Isoler les parties non-isolées et remplacer les parties dont l’isolation est abimée. Si par exemple toutes les parties d’une usine étaient isolées, et si toute l’isolation endommagée était réparée, la consommation d’énergie du secteur industriel européen serait réduite de 3%.
- Évaluer le potentiel d’optimisation des coûts et la mise à niveau des équipements. Isoler toutes les surfaces avec des coûts optimisés réduirait d’environ 66% les pertes thermiques actuelles.
- Impliquer des experts calorifugeurs en amont des projets de construction, de reconstruction ou de rénovation afin d’atteindre de meilleurs niveaux d’efficience et de concrétiser les gains. Un manque de place est souvent la raison pour laquelle les niveaux de coûts optimisés ou d’efficacité énergétique ne peuvent être atteints.
Afin de balayer la question des coûts de mise en conformité, il faut préciser que ce potentiel peut être atteint en étant financièrement pertinent. L’isolation des surfaces nues et la réparation de l’isolation endommagée dans l’industrie à travers l’Europe requiert un investissement initial d’environ 900 millions d’euro. Cet investissement ponctuel représenterait un gain potentiel d’énergie d’environ 460 PJ, qui, au prix actuel, permettrait d’économiser 3,5 milliards d’euro chaque année, selon l'étude.
L.P