Bâtiment bas carbone : les recommandations du groupe de travail « RBR 2020-2050 »
Les émissions de GES liées au bâtiment ont lieu tout au long de son cycle de vie, si bien qu’avec cette approche large des impacts à la construction et à la rénovation, à la démolition et ceux liés à la production d’énergie, ils dépassent largement les 20-25% souvent mis en avant dans la répartition du niveau national tous secteurs confondus.
Les grands types d’actions et de recommandations :
1. L’adaptation des surfaces construites. Puisqu’un m2 non construit représente près d’une tonne de CO2évitée sur le cycle de vie, la réflexion sur la surface vraiment nécessaire pour répondre aux besoins est déterminante ;
2. Le choix d’implantation. Cela conduit à prendre en compte la distance du bâtiment aux services, l’éventuelle mise à disposition au niveau du territoire d’énergies décarbonées ou encore la capacité à en produire ;
3. Le choix entre construction ou rénovation. Ce choix se fonde toujours sur un ensemble de critères. Du point de vue des émissions de GES, le fait de réutiliser la structure et le gros œuvre dans le cadre d’une opération de rénovation permettra d’économiser de l’ordre de 300 kgeqCO2 /m2, ce qui conduit pendant plusieurs dizaines d’années à avoir un meilleurs bilan qu’un bâtiment neuf, même si ce dernier consomme lui moins d’énergie qu’un bâtiment bien rénové ;
4. Les ambitions pour la construction neuve et la rénovation. En construction, Jusqu’à aujourd’hui, l’analyse est plutôt faite sur les émissions en phase exploitation, lesquelles sont très fortement réduites. Il faut donc porter l’analyse sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment. Cette analyse fait émerger des voies nouvelles de construction et il faut donc démocratiser l’utilisation des outils d’éco-conception. Dans l’existant, les fortes consommations d’énergie sont associées à d’importantes émissions de GES. Il convient donc d’agir sur la consommation du parc et sa mutation vers des énergies moins carbonées ;
5. Le choix des énergies moins carbonées. La quantité de gaz à effet de serre émis pour chaque kWh d’énergie utile varie beaucoup d’une énergie à l’autre. Elle s’exprime par le facteur d’émission dont l’unité usuelle est le gramme d’équivalent CO2par kWh. Aujourd’hui, il est possible de choisir entre de nombreux systèmes multi-énergie si bien qu’il est désormais nécessaire de disposer désormais de facteurs d’émission correspondant à chacun de ces types de système et ces facteurs devront être calculés via une méthode pour permettre une comparaison juste entre énergies ;
6. La meilleure utilisation et gestion du bâtiment. Tout comme au plan de l’énergie, une meilleure exploitation du bâtiment conduit à diminuer son impact carbone mais ce levier est peu valorisé.
Cette note est la première d’une série de notes thématiques qui seront régulièrement publiées par le groupe de travail. Rédigées par les membres de RBR 2020-2050, elles sont soumises, en version provisoire, à une large consultation publique en ligne. Les contributions sont ensuite analysées par le groupe et prise en compte dans la version finale.
Pour mémoire, le groupe de travail « RBR 2020-2050 » est co-présidé par Christian Cléret (Poste Immo) et Alain Maugard (Qualibat). Ils rassemblent autour d’eux une vingtaine de personnalités qualifiées et ont vocation à proposer une vision prospective et partagée des lignes forces des bâtiments responsables à l’horizon 2020.