Déchets du BTP : un manifeste contre l'annulation du Predec en IDF
Ce plan doit notamment permettre d'enclencher une dynamique de recyclage et de moindre production des déchets, mais aussi de rééquilibrer les zones de stockages, concentrées à 80 % en Seine-et-Marne.
Pour cela, un moratoire a été instauré sur une durée de trois ans. Ainsi, aucun projet d'extension ou de création de lieu de stockage ne peut désormais être autorisé pendant une durée de 3 ans.
Une décision qui ne convient pas à tout le monde, à commencer par Jean-François Carenco, préfet de la Région qui a demandé son annulation en février dernier, au grand dam des acteurs de la filière.
« Ce choix peut déstabiliser la totalité du plan, issu d’un travail de concertation de plus de 5 ans de l’ensemble des parties prenantes régionales, et qui a abouti à la mise en place d’objectifs ambitieux de prévention et de valorisation des déchets en Île-de-France », écrivent ces derniers dans leur manifeste de soutien aux objectifs du Predec.
5 ans de concertation
S'ils reconnaissent que « le plan n’apporte pas toutes les réponses aux problématiques soulevées », ils évoquent ses effets bénéfiques sur les acteurs régionaux qui y trouvent « un cadre structurant », de « la visibilité par rapport à leurs investissements » et de « la pérennité aux emplois qu’ils créent », précisent-ils, à l'heure où des projets majeurs sont en cours : le Grand Paris Express, la candidature de la ville à l’organisation des Jeux Olympiques 2024, etc.« Les maîtres d’ouvrage publics ou privés voient dans ce plan un guide pour enfin mettre en place une gestion durable sur leur chantier. Sans celui-ci, cette volonté restera lettre morte », craignent les signataires du manifeste.
S'ils « ne souhaitent pas se prononcer sur l’applicabilité du moratoire qui prévoit qu’aucun nouveau site de stockage de déchets ne soit créé en Seine-et-Marne », ils estiment toutefois que « le désaccord du préfet avec le moratoire ne saurait remettre en cause l’ensemble du plan issu d’un consensus régional ».
« Une annulation du Predec retarderait la mise en œuvre de la planification », avertissent les professionnels avant de préciser qu'il « sera difficile de remobiliser (…) l’ensemble de la filière ».
« Nous avons tous l’occasion d’accélérer la transformation des filières de gestion de déchets de chantier, ne laissons pas passer cette chance », concluent les signataires.
C.T
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