50 000 emplois à pourvoir dans le Bâtiment d'ici 2020, en Ile-de-France : pourquoi, comment?
De tous les scénarios étudiés, il s'agit du plus pessimiste. Et pourtant, le potentiel de création d'emplois qu'il prédit dans le secteur du Bâtiment est loin d'être insignifiant.
Dans une étude publiée vendredi 5 décembre, la Direccte d’Ile-de-France* s'est intéressée à l’impact de la réalisation du réseau de métro express du Nouveau Grand Paris, des programmes immobiliers prévus autour des nouvelles gares et des travaux liés à la transition énergétique, sur l’emploi et l’évolution des compétences de plusieurs métiers d’ici 2020.
Les TPE et PME amenées à travailler davantage en réseau
Verdict ? 54 019 emplois nouveaux devront être pourvus dans le secteur du bâtiment, la moitié étant liée aux constructions de bureaux ou de logements dans le cadre du Nouveau Grand Paris, l’autre moitié étant liée aux travaux de rénovation énergétique.
En outre, l'étude révèle que les TPE et PME seront amenées à travailler davantage en réseau et de façon coordonnée afin de proposer une offre globale en matière de travaux de performance énergétique, notamment pour améliorer l’étanchéité à l’air des bâtiments).
De plus, pour accompagner ces évolutions, il est notamment prévu d’informer et sensibiliser les professionnels sur la transition écologique et énergétique par le biais des organisations professionnelles.
Enfin, il sera nécessaire de développer la formation continue des effectifs en place et de réussir l’intégration des nouveaux entrants dans la profession au travers d’un parcours d’insertion articulé à une offre de formation FEE Bat existante.
35 métiers liés à la croissance verte appelés à évoluer
L’étude Evolution des Compétences Emploi Climat Ile-de-France (ECECLI) a d'ailleurs permis d’identifier l’évolution des compétences de 35 métiers ou fonctions « verts ». Parmi eux ont été identifiés les métiers émergents du type écologue pour la restauration des milieux naturels ou éco-médiateur pour le tri des déchets et la sobriété énergétique… mais aussi un certain nombre de métiers qui vont connaitre des évolutions. C'est notamment le cas des conducteurs de bus qui devront maîtriser l’éco-conduite autant que l’informatique embarquée dans leur véhicule, des électriciens qui devront apprendre à installer des compteurs intelligents ou encore des chefs de chantiers pour organiser le tri des matériaux.
L’étude ECECLI pointe aussi la nécessité de développer des compétences liées à l’usage des végétaux pour leurs qualités de filtration de l’air ou de l’eau, pour leur qualité d’isolation ou énergétique et pour la dépollution des sols ou la restauration de la biodiversité dans la ville ; ou encore la transversalité de la fonction de médiation qui peut être mobilisée pour le tri des déchets, l’économie de l’eau et l’économie d’énergie. Sont ainsi concernés les conducteurs de travaux publics ; les chefs de chantier des travaux publics, routes et canalisations ; les responsables de la chaîne logistique du fret (matériaux et marchandises) ; les agents d’entretien des espaces verts ; les techniciens d’aménagements paysagers ; les installateurs sanitaires, thermiques et climatiques et enfin les électriciens poseurs de compteurs intelligents Linky.
* Outre la Direccte IDF, l’étude associe la Fédération Française du Bâtiment Grand Paris, la Fédération Française du Bâtiment Région Ile-de-France 78-91-95, la Fédération Française du Bâtiment Ile-de-France EST, la Fédération Ile-de-France Haute-Normandie Centre SCOP BTP, la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment, CONSTRUCTYS Région Parisienne, Futur Facteur 4 (FF4), l’Observatoire National des Travaux et Services liés au Bâtiment et aux Travaux Publics, le Groupe d’Etudes Ressources Prospective.
A. LG