Fluor Architecture convoque le génie de Van Gogh à travers les œuvres d’artistes des XXe et XXIe siècles au cœur d’un secteur peint par le maître et classé Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco : les 2400 m² de l’hôtel particulier Léautaud de Donines. La réhabilitation-extension s’est structurée autour d’un autre personnage majeur : la lumière arlésienne, chère à Van Gogh.

Le projet architectural puise dans l’essence du projet artistique de la Fondation pour orchestrer les conversations. À commencer par celles entre van Gogh – absent du fond mais la luminosité et le site arlésiens s’en font le vecteur –, et les artistes : ceux de la collection, ceux invités sur les cimaises et ceux intervenant en osmose avec le bâtiment : Bertrand Lavier, sur le portail, Raphael Hefti, pour l’installation chromatique vitrée sur le toit de l’accueil-boutique, et Fritz Hauser, dans une cage d’escalier.

La lumière naturelle, toujours elle, accompagne la réorganisation des volumes et des espaces d’exposition (1000 m²), pensés dans une modularité exemplaire au service des œuvres, et dans un rapport rigoureux avec les exigences de conservation. Au gré du parcours du visiteur : ce sont les projections colorées sur les murs immaculés de l’accueil-boutique, extension de verre au-dessus de l’entrée sur la cour.

Les ouvertures zénithales de la grande salle d’exposition relaient un dispositif créé sur le toit-terrasse : 20 sheds disposés en 5 rangées de 3, orientés chacun en fonction de la course du soleil. Les autres salles et les bureaux s’éclairent à un puits de lumière pré-existant à la blancheur calcaire retrouvée.

Lumière directe sous le ciel enfin, depuis les terrasses en cascade aménagées pour dessiner des paysages variés, depuis l’intimité du premier étage jusqu’à la toiture, où se découvre le panoramique inscrivant l’ensemble dans son rapport à la cité, ses alentours et, ce faisant, comme le souligne Guillaume Mansart, à l’histoire de l’art.

Grâce à l’accompagnement du Musée van Gogh d’Amsterdam, consultant et assistant à maîtrise d’ouvrage notamment sur les questions de sécurité, de sûreté et de conservation, la réhabilitation s’est référée aux normes internationales pour créer un écrin sachant séduire les prêteurs les plus exigeants et prestigieux.

À l’invitation de la directrice artistique de la Fondation, Bice Curiger, l’artiste suisse livre un nouveau pan de son travail sur la réflexion/non réflexion du verre. Nouant un dialogue étroit non seulement avec l’architecture de Fluor mais aussi sur les développements techniques, il met en scène le verre dichroïque, l’un de ses matériaux de prédilection pour les jeux d’optique entre opacités et transparences qu’offrent ses couches d’oxydes variés.

Disposées en un désordre savamment orchestré sur le toit lui-même vitré de l’accueil-boutique suspendu au dessus de l’entrée, les 78 plaques vitrées, plus ou moins opaques, plus ou moins réfléchissantes, de tailles et de coloris tous différents, font valser au fil des heures la lumière sur les murs et jusque dans la cour. En absorbant les rayons ultraviolets, elles contribuent aussi au maintien d’un climat tempéré à l’intérieur de l’espace.

Fiche technique 

- Système VRV (chauffage et clim) et contrôle hygrométriques sont très énergivores : pompe à chaleur 4 tubes. Réduit la conso de facteur 4.
- Tout isolé sur les trois quarts suite aux études nature de murs et tests infiltrométrie : toitures, murs, menuiseries.
- Vitrages très performants pour la verrière de l’entrée : 55/20 très gros filtre.
- Éclairage basse conso systématique (leds Erco /coef 4 : rentabilité en 3 ans) et fluos haut rendement).

Lieu : Arles (13, France) 
Mission : Base + EXE + OPC + MOB
Budget : 9 M€ HT
Surface : 2 500 m2 SHON
Livraison : mars 2014 
Maîtrise d’ouvrage : Fondation Vincent van Gogh d’Arles
Assistant Maîtrise d’ouvrage : Myamo 
Économiste : R2M
BET Fluide : G21 Ingénieurie
BET Structure : Beccamel
Concepteur lumière : Wonderfulight
BET Lumière naturelle : Ingelux Consultants