Espaces évolutifs sous les halles rénovées de l’Ensam
Le site parisien de l'Ecole nationale supérieure d’arts et métiers (Ensam) est situé boulevard de l’hôpital depuis 1912, dans un bâtiment conçu par l’architecte Georges Roussi. La phase qui vient de s’achever est la première pierre d’un programme de rénovation ambitieux. Le programme porte sur les espaces recherche et expérimentation, soit la réhabilitation de trois halles en partie arrière du site. Objectif : « anticiper les évolutions ou tout du moins les rendre possible ».
« Cent ans plus tard, l’intervention sur deux des quatre halles consiste à leur redonner le visage qu’elles avaient lors de la conception du site et d’en augmenter les surfaces dédiées aux étudiants et chercheurs », note l’architecte Patrick Mauger, en charge du projet. Ces halles deviennent ainsi des laboratoires évolutifs conçus pour coller aux besoins sans cesse changeant des chercheurs et des enseignants.
Effacer les interventions passées
La remise en valeur des halles permet de les débarrasser des interventions « sauvages » que leur appareillage brique/acier a subi au siècle dernier. « La cour des ateliers retrouve sa largeur initiale et les façades des halles leur forme d’origine », précise l’architecte.
La densification des surfaces aménageables s’est faite tout en laissant percevoir le volume central et pénétrer la lumière. Des zones de circulation ont été définies pour distribuer salles de cours, laboratoires, bureaux et zones d’expérimentation. Sans oublier « des espaces pour favoriser l’échange et la convivialité (…) entre étudiants, chercheurs et administration », ajoute Patrick Mauger.
Un scanner 3D rare au monde
L’extension de la halle 2 reprend le volume et prolonge le profil de la halle existante. La nouvelle façade reprend les grands principes de percement des autres halles : la grande baie centrale de 10,80 mètres de haut par 6 mètres de large, axée sur la nef centrale, et de part et d’autre, deux baies de plus petites dimensions. La façade en brique est contemporaine, traitée avec une polychromie de trois teintes de briques pleines agrafées à la façade en béton.
Derrière cette façade, l’imageur EOS - système d’imagerie médicale par rayon X de modélisation 3D de l’anatomie d’un patient - comme il en existe 70 dans le monde, est emboité dans un volume à facettes, tranchant avec l’architecture du bâtiment. Objet précieux trônant dans son écrin, sa couleur orange accentue sa présence insolite, « en harmonie avec les teintes de la brique ».
Panneaux rayonnants au plafond
La société Zehnder, fabricant de panneaux rayonnants de plafond à eau chaude, a mis en œuvre sur ce chantier 67 panneaux rayonnants ZIP et 38 panneaux rayonnants Carboline dans les deux halles technologiques. ZIP se compose d’une paroi rayonnante en acier galvanisé, d’une épaisseur de 0,5 mm profilée pour recevoir l’isolant supérieur en laine minérale, et 4 tubes de précision de 15 mm de diamètre en acier galvanisé. L’isolant permet de limiter la radiation (réduite à 5%) pour favoriser davantage le rayonnement (95%), selon le fabricant.
Laurent Perrin